Lorsque nous avons appris que Daniel Chong, artiste talentueux et créateur de la nouvelle série animée We Bare Bears serait au Festival International du Film d'Animation d'Annecy, la chose était entendue : il nous fallait le rencontrer pour parler avec lui d'animation, de webcomic et bien sûr, d'ours !
Cette interview a été éditée pour plus de lisibilité.
En tant que créateur d'une nouvelle série, avez-vous pu choisir les membres de votre équipe ou la production a également amené des gens pour vous aider dans cette tâche très spécifique ?
Oui, enfin j'ai pu choisir la plupart d'entre eux, J'ai pu en choisir la majorité, surtout en ce qui concerne les story artists. J'ai pu voir qui ils étaient, s'il pouvait se conformer au style, et c'est bien parce que ça devrait toujours pouvoir se passer comme ça. J'avais des idées en tête et il était important, selon moi, que ces personnes puissent m'aider à soutenir cette vision.
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Oui, Maddie, elle est incroyable ! Nous l'avons récemment dû la laisser partir, elle a trouvé un travail chez Pixar mais nous l'avons eu durant la première moitié de la saison et ça lui arrive de passer nous dire bonjour, elle était une grande valeur ajoutée à l'équipe, elle fut l'une des premiers à travailler sur le premier épisode et la première personne que j'ai engagé. J'avais vu son court métrage, Omelette, j'ai tout de suite su que cette fille allait parfaitement convenir au style de la série, et ce fut le cas ! Elle était parfaite, super bien.
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We Bare Bears par Maddie Sharafian |
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Et c'est un gros défi car il faut penser avec de plus petits enjeux, de plus petit problèmes. Ça ne peut pas être des questions de vie ou de mort. Il faut être plus subtil sur les problématiques abordées, et une partie de ces problèmes seront les dynamiques entre les personnages. Ils sont frères, et ça donne des problèmes entre membres de la famille, et nous avons déjà créé de nombreuses intrigues là-dessus.
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A l'heure actuelle, la seule manière que j'ai trouvé pour prendre ça correctement en main est d'être à chaque réunion, autant que je le peux, et d'être impliqué dans toutes les réunions de scénario et de veiller sur les story artists, afin d'être sûr de rester sur la bonne voie. J'ai un réalisateur avec moi, il est excellent et sait aider, il est ma seconde paire d'yeux mais au final, pour moi, c'est un grand changement.
Je veux dire, faire un webcomic était une manière d'occuper le temps libre et ça n'avait aucune conséquence : je dessinais, je m'amusais, c'était tout bête, personnel et tout. Désormais, c'est un boulot. Je dois parvenir à gérer tous ces gens et aussi satisfaire le studio, être sûr qu'il sont heureux avec ce que je produis. Il y a beaucoup plus de considérations extérieures à prendre en compte. Il est clair que c'est un autre état d'esprit.
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On est bien sûr tous amis et lorsqu'on a commencé, ils ont été sympa et ils nous ont montré leur manière de travailler, puis nous avons constitué notre propre équipe et les gens ont arrêté de se parler. Mais je connais pas mal de ces personnes, je suis allé à l'école avec eux, JG Quintel de Regular Show était dans ma promo, Pen Ward dans la promo précédente, Pat McHale, de Over The Garden Wall étaient aussi avec moi donc on se connait tous de cette époque, il y a dix ans, mais on a pas le temps de parler.
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On a dû faire deux storyboards avant de faire le pilote. Maddie et moi en avons fait chacun un, le sien fut trop long et le mien trop court. Nous ignorions comment faire onze minutes et on dû apprendre en le faisant et se poser la question : quelle est la composition d'un épisode de cette durée, comment le ressent-on ? Comment créer cette base pour la série, qui serait aussi la base de chaque épisode ? Çà, ça a été un défi de réussir à le mettre en forme. Il y a un moment où ce fut difficile, avec la longueur des storyboards à définir. Ce fut notre principal défi.
Et le webcomic, comme pour l'écriture, fut sujet à changement. parce que dans le webcomic ce que j'écrivais était un genre de flux issu de ma pensée et je ne savais pas où l'histoire allait. J'amenais les blagues à chaque case et je finissais pas trouver une manières de terminer la planche. Mais il faut être bien plus traditionnel lorsqu'il s'agit d'écrire une série, avec cette structure en “acte 1, 2, 3” bien plus classique et faire en sorte d'avoir un plan sur ce qui est raconté, quel en est le point culminant, l'action qui permet d'en arriver là et quel est leur sens, ce sont des choses qui ont dû être prises en considération.
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Je suis assez sûr qu'ils ont à voir avec le fait qu'en Californie, il y a beaucoup de choses qui sont liées aux ours, une école l'a en mascotte et dans son nom, il y a bon nombre de statues d'ours, donc c'est une forte possibilité que tout se soit mélangé dans ma tête, en résultant cette inspiration pour la série, de par le fait de vivre dans un coin qui étale une imagerie pleine d'ours.
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Et pour répondre à la première partie de la question, j'ai trouvé ça marrant de mettre côte à côte ours et humains, avec cette démarque visuelle, de les voir tenter de s'intégrer, mais à la fin thème même de la série, sa grande idée : “Essayer de s'intégrer. Trouver sa place dans le monde.”
Et je pense que ces ours tentent de s'intégrer quelque part où ils ne sont pas à l'aise, mais ils y mettent du leur et c'est quelque chose qui va vous parler, vous savez, juste cette idée de se faire une place, et quelque part, rien à faire, vous n'avez pas l'impression d'en faire partie. Les ours ne peuvent tout simplement pas parce qu'ils ne sont pas humains. Thématiquement, c'est un visuel fort pour une idée forte. Ça accentue leurs besoin et ce auquel ils tiennent.
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Pour aller plus loin :
Daniel Chong a ouvert un Tumblr pour partager des dessins de la production de We Bare Bears avec le public et les fans, appelé We Draw Bears, i l y aussi une page Facebook, We Bare Bears, et un twitter. Le wecomic original, Three Bare Bears, est toujours disponible ici. La première de la série aux USA de We Bare Bears sur Cartoon Network est ce soir à 6h30 à l'heure du pacifique et devrait arriver à la rentrée de septembre en France! Restez branchés !
Nous remercions Valerie Leroy de Cartoon Network France pour son aide et d'avoir permis la possibilité de cette interview. Elle a été réalisée conjointement par Muriel Salzard et Nicolas Burki.
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Nous remercions Valerie Leroy de Cartoon Network France pour son aide et d'avoir permis la possibilité de cette interview. Elle a été réalisée conjointement par Muriel Salzard et Nicolas Burki.
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